Si la poésie médiévale au vrai sens du terme commence à se faire connaître en France au VIIème siècle, c’est bien au XIème siècle qu’elle se développe davantage avec la naissance du « fin’amor » ou amour courtois plus ou moins inspiré de la poésie arabe qui a tendance à mettre la femme sur un piédestal et d’en faire comme un objet impossible à atteindre afin de donner un sens à l’expression de son « je » dans un lyrisme poussé à l’extrême.
Il s’agit en fait d’un genre de poésie chanté où le poète s’exprime à la première personne pour déclarer son amour à une dame censée être d’un rang supérieur et dont il va célébrer la beauté tout en chantant son amour. C’est à partir de là que les poètes chanteurs sont apparus, Ce sont ces troubadours qui chantent des épopées racontant des exploits guerriers. On n’oubliera pas de citer la fameuse Chanson de Roland.
Certains poètes de l’époque médiévale ont fait de cette poésie bien plus que l’expression de leurs sentiments de vrais exercices de style en créant des vers de plus en plus recherchés dans leur contenu, mais surtout dans leur forme. C’est à qui chantera le vers le plus ciselé et le plus riche et sophistiqué pour subjuguer sa « Dame », même si certains d’entre eux ont centré leurs chants davantage sur leur personne et l’expression de leurs propres sentiments en tant que tels.
Certains noms de troubadours sont demeurés célèbres en tant que chevaliers et leurs noms sont demeurés parfois liés aux noms de leurs « Dames ». On peut citer entre autres Guillaume de Poitiers et Bernard de Ventadour qui a été contemporain de la fameuse Aliénor d’Aquitaine, épouse de Louis XII de France, puis reine d’Angleterre, on ne manque pas de la citer dans ce contexte parce qu’elle a été très imprégnée de cette poésie courtoise. Si la dénomination « troubadour » correspond aux poètes-chanteurs de la langue d’oc, la langue d’oïl a des « trouvères » qui sont aussi des poètes compositeurs. On peut citer Conon de Béthune et Blondel de Nesle qui a écrit plusieurs chansons courtoises. On ne cite que ces noms-là, mais cette époque du moyen âge a connu un grand nombre de poètes chanteurs courtois et elle a même pu connaître des « trouveresses », femmes poètes de leur époque. Il y a eu par la suite ce qui a été connu sous le nom de « chanson de la toile » où il y est question de l’activité qu’effectuaient les femmes en la chantant.
Vers le XIVème et le XVème, de nouvelles formes de poésie vont apparaître telles que le rondeau, le virelai et la ballade, mais les poètes de la Renaissance vont les rejeter en adoptant une nouvelle forme : le sonnet.